Exit la pipe! Ce « Sherlock » des temps moderne l’a troquée contre un patch à la nicotine distillant un plaisir tout aussi intense. Détective consultant pour une police souvent larguée, maître ès déductions (parfois un peu tirées par les cheveux) il n’a rien perdu de sa vivacité d’esprit mais jongle désormais avec les technologies web et autres smartphones pour parvenir à ses fins.
Afghanistan ou Irak? Je ne savais pas, j’ai vu. Votre coupe de cheveu et votre maintien dénotent un militaire. Votre conversation en entrant dans la pièce disait « formé à part » et donc bien sûr médecin militaire. Votre visage est bronzé mais pas votre peau au dessus des poignets. Vous étiez donc à l’étranger mais vous n’avez pas pris de bain de soleil. Vous boitez mais vous ne demandez pas de chaise comme si vous aviez oublié votre jambe. Donc c’est en partie psychosomatique et les circonstances dans lesquels vous avez été blessé vous ont traumatisé. Vous êtes blessé au front. Donc blessé au front et bronzé, Afghanistan ou Irak. Première approche avec Watson, colocataire indispensable du 221 B Baker Street, donnant lieu à un enchevêtrement de raisonnements plutôt jouissifs débités à une vitesse impressionnante.
Quoique n’étant pas forcément experte en romans de Conan Doyle (dont je crois n’avoir lu que le Chien des Baskerville) et pas forcément adepte des adaptations télévisuelles et cinématographiques (celle de Guy Ritchie m’avait d’ailleurs particulièrement déçue), je trouve ce Sherlock incorrect à souhait, prétentieux, séduisant, brillant, charismatique et surtout extrêmement convaincant. Sociopathe de haut niveau comme il se définit lui-même il est campé par Benedict Cumberbatch qui, à l’instar de Hugh Laurie avec House, semble parfaitement à l’aise pour l’interpréter. Escorté d’un Watson blogueur à ses heures perdues, il mène des enquêtes originales et bien ficelées dans un format de 90 minutes que l’on voit à peine défiler.
Une série passionnante bourrée de clin d’œil à l’œuvre du romancier pour le plus grand plaisir des amateurs…mais pas que.
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