Auguri : A la recherche du bonheur prétendu

Il y a des courses folles qui se finissent parfois en carambolages. Course effrénée vers quoi? Le bonheur. Le Saint-Graal. Ce bonheur que tout le monde veut toucher du doigt et qui file aussi vite que le vent. Auguri, la dernière création d’Olivier Dubois est une ode à cette fuite inexorable et à la poursuite qui l’accompagne vers la quête d’un absolu…l’Ailleurs. Dans cette fresque mouvante et émouvante, les corps se déchaînent, s’emmêlent et s’entremêlent, puis s’élèvent. Pour le chorégraphe, la dépense physique est le maître mot. Auguri, qui rassemble 22 danseurs en sueur sur le plateau a donc nécessité la présence d’un entraîneur sportif de haut niveau. Une implication physique des interprètes tel que le lendemain de la première séance de travail « 90% du groupe étaient au lit car ils ne pouvaient plus bouger ».

Olivier Dubois est parti de textes. Ici De la nature des choses, de Lucrèce. Puis il a lu sur l’atome, le bonheur, avec notamment les écrits d’Alain Badiou. “Ce n’est pas seulement une question de savoir mais un dialogue pour continuer à fouiller encore. Jusqu’à arriver à une forme poétique ». Une performance physique mais aussi et surtout poétique donc.  « Seul le vivant m’intéresse, dira ce révolutionnaire de la danse contemporaine, la notion de résultat n’importe pas parce que c’est un travail vivant en perpétuel ajustement, au début c’est du gros œuvre et ensuite c’est de l’orfèvrerie ».

Portée par la création musicale de François Caffenne, Auguri se veut une symphonie en mouvement, une danse à perdre haleine qui saisit et anime les corps. De la démesure pour un tourbillon d’émotions. Un peu de finesse dans un monde de brutes. Pour sa tournée 2017, Auguri déploie ses ailes du 22 au 24 mars au Théâtre National de Chaillot.

 

Note d’intention du chorégraphe …

C’est l’histoire de cette quête éperdue.
L’histoire héroïque… Disparaître.
Ne plus toucher terre, l’envol. Envolé comme oiseau, augure de moi-même.
Je suis la trajectoire de mon propre destin, effrayé par l’Ailleurs qui m’attend.
Ni coup, ni mal.
Il court m’abattre comme la percée d’un couteau.
C’est absolu, un ailleurs…absolument ailleurs!
Décroché par les vents assassins comme la feuille d’un dernier automne;
c’est à l’effraction de mon ravissement que je l’aperçois.
A l’heure bleue, il se distingue…loup dévoré par sa meute.
Il dort.

 

Auguri au théâtre de Chaillot

© François Stemmer

Auguri au théâtre de Chaillot

© François Stemmer

Auguri Olivier Dubois

© François Stemmer

 

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