… et trouver ce roman de Maguerite Duras toujours aussi profond et étouffant.
Relire Moderato Cantabile et se replonger l’espace d’un instant dans le désarroi de Anne Desbaresdes, flirter avec sa souffrance, appréhender la tristesse de son existence, son envie impérieuse de communiquer avec le premier venu, de se saouler avec lui dans un bar.
Relire Moderato Cantabile et ne toujours pas bien saisir ce qui pousse cette femme à essayer de comprendre l’incompréhensible. Se demander pourquoi le destin tragique d’une inconnue assassinée par son amant et la vue de son corps sanguinolent étendu par terre, inerte, troublent-ils autant la vie de cette femme à qui rien ne semble manquer?
Relire Moderato Cantabile et le savoir peut-être un peu quand même…
Relire Moderato Cantabile et se souvenir de son enfance. D’un professeur de piano tout à sa discipline, vieux et aigri tapant sur les doigts de ses élèves et leur hurlant « Moderato » pour modéré, « Cantabile » pour chantant; sans doute pour essayer de leur inculquer si ce n’est le piano tout au moins quelques valeurs « militaires ».
Relire Moderato Cantabile et être touchée par la simplicité du propos qui pourtant en dit long et regorge de non-dits.
Relire Moderato Cantabile et découvrir sur internet qu’il existe une adaptation cinématographique de Peter Brook avec Jeanne Moreau dans le rôle de Anne et Jean-Paul Belmondo dans celui de Chauvin.
Relire Moderato Cantabile, le redécouvrir et comprendre que ce livre fait partie des grands, ceux que l’on a aimé lire et que l’on aimera lire encore.
Laisser un commentaire